mardi 10 février 2015

Lolita & Fairy Kei

Aujourd’hui, j’ai cherché à me pencher sur ces jeunes filles qui arborent un style japonais. Par là, je n’entends pas celles qui s’inspirent des mangas ou des animes en faisant appels à es accessoires mignons ou appartenant à la culture pop/geek, etc… mais celles qui réellement et au quotidien affichent un style particulier faisant partie des Japan Street Style. Cependant, parmi leur diversité et leur complexité, j’ai choisi de traiter les deux styles auxquels j’ai été le plus souvent confrontée : le Lolita et le Fairy Kei.

Le style Lolita :

Le terme « Lolita » (terme tiré du roman éponyme de Vladimir Nabokov) décrit ce style vestimentaire dans lequel les jeunes filles ont l’aspect des poupées victoriennes. Divisé en plusieurs catégories spécifiques (le Sweet Lolita, le Gothic Lolita, le Wa Lolita…) il est tout de même régit par les mêmes caractéristiques. Tout d’abord, le Lolita est une mode extrêmement codifiée (toutes les règles sont d’ailleurs recensées dans un manuel appelé « Lolita handbook ») :
- Les vêtements doivent être en coton et la dentelle de bonne qualité (les matières synthétiques ou jugées provocantes sont proscrites).
- La robe ou jupe doit arriver à peu près au niveau du genou.
- La robe ou jupe doit être bouffante (il faut donc porter des jupons ou une crinoline).
- Les sous-vêtements doivent être cachés grâce à un bloomer (culotte longue bouffante).
- Les jambes doivent être couvertes par des collants ou des chaussettes hautes.
- Si l’on porte une robe sans manche ou une jupe, il faut porter une blouse ou un tee-shirt afin de cacher les épaules et le décolleté.

La pudeur et l’aspect innocent sont les points centraux de ce mouvement.
Il existe également tout un tas d’accessoires caractéristiques des Lolitas : les mini-chapeaux, les headdress, les rubans, les souliers à bride (également appelés mary janes), les bottines, les ombrelles, etc...




Le style Fairy Kei : 

Le style appelé Fairy Kei est un dérivé d’un style plus ancien appelé Spank!. Les deux sont souvent confondus et mis dans le même bateau bien que j’ai pu découvrir en faisant mes recherches pour cet article qu’il y a beaucoup de différences entre eux (notamment car le Spank! est plus kitch). Pour faire court, le Fairy Kei est un retour à l’enfance : il prône les couleurs vives ou pastel (et bannis le noir) ; les motifs mignons ; les jupes, tutus et jupons ; et une accumulation excessive d’accessoires (nœuds, bijoux, barrettes, badges, chaussettes, collants, bonnets, etc…).




Mais pour illustrer ce propos en profondeur, j’ai décidé d’aller demander des témoignages à des personnes qui sont elle-même confrontées à ce genre de styles, histoire de savoir comment sont ces styles vus de l’intérieur.

Témoignage de Nina (18 ans - Lolita) : « Je connais le Lolita depuis Janvier 2010 et je l’ai adopté en août de la même année. J’ai toujours été assez attirée par les styles atypiques, du Gothique au Punk, en passant par le « Baba Cool ». En découvrant le style, c’est de prime abord l’esthétique qui m’a séduite, notamment celle du Sweet Lolita, puis ensuite l’esprit qui accompagne ce style : féminité, élégance, affirmation de soi… Plus je creusais le sujet, plus j’en étais passionnée ! Je découvrais de plus en plus de sous-branches, de marques mais aussi les idées de ce mouvement. Le Lolita est un Punk à la Japonaise, une façon d’affirmer son individualité face à la société. J’ai donc commencé à réfléchir à l’adopter, pour sauter le pas au mois d’août. Mes parents me voyaient passionnée, mais pensaient très sincèrement que je n’allais jamais oser sortir vêtue de la sorte, et surtout, que je n’allais pas tenir longtemps avec cette passion. Cependant, ils ne me mettaient aucune entrave.

Cette passion, je ne la porte pas au quotidien, mais je la vis au quotidien : en regardant les clichés d’autres Lolitas, lisant des articles ou participant à des groupes. Ce qui est merveilleux, c’est de pouvoir partager tout ça avec des Lolitas du monde entier. Je n’ai jamais regretté mon choix d’avoir commencé le Lolita, car ce style donne du pétillant et de la magie au quotidien. Quand je suis vêtue en Lolita, je me sens belle, je me sens forte, je me sens moi. Les gens se retournent, se moquent parfois, il peut même être dangereux de se risquer dans les rues, mais cela ne vaut pas les compliments que l’on peut recevoir des gens alors qu’on ne s’y attend pas forcément ; et ça aussi, ça donne de la force, et l’envie de porter le Lolita.

Quant à l’aspect financier… Le Lolita peut coûter extrêmement cher, tout comme il peut coûter autant que des vêtements de magasins ordinaires. Il suffit de savoir ou chercher, ou d’acheter selon son budget. Personnellement, je n’ai pas de budget mensuel défini : je fais selon les rentrées d’argent que j’ai. Pour Noël et mon anniversaire, je vais souvent demander quelques petites choses qui soient Lolita, et mes parents savent ce qui me plait (merci à eux !).
»



Témoignage de Violette (24 ans – Lolita/Fairy Kei) : « Ça m’est venu petit à petit : évidemment, Rome ne s’est pas construite en un seul jour ! Je connaissais très peu ce genre de style : je vivais dans une toute petite ville et rien que le fait d’aimer la culture japonaise était très peu commun. Je n’ai pas eu un style en vue en particulier : je mettais ce que j’aimais sans me soucier du reste. J’admirais beaucoup ceux qui s’habillaient à leur manière, comme les gothiques, et je ne me pensais pas à leur hauteur. De plus, je n’avais pas les moyens de m’investir véritablement. 

J’ai commencé à l’âge adulte, lorsque j’ai pu avoir de l’argent par moi-même et que je me suis installée dans une grande ville. J’ai rencontré des tas de gens comme moi et ça m’a impressionné. Mais cette communauté n’est pas celle dont je rêvais car à l’intérieur, c’est une véritable concurrence, un concours de beauté ou je ne sais quoi. Evidemment, j’y ait trouvé des gens exceptionnels mais je trouve dommage qu’en étant peu nombreux, on ne s’unisse pas plus. Maintenant, ça s’est énormément popularisé et il est devenu très accessible d’adopter ce genre de style décalé. La morale de ce style est de lutter contre le moule de la société : au Japon, si on sort du lot, on est vu comme un déchet. Tous réunis ensemble, ils créent une culture avec des boutiques, des spectacles, des magazines, des films, etc… et font petit à petit changer les idéaux, ou du moins se permettent de pouvoir avoir un avenir.

Question budget, on a de tout : il existe de très grandes marques japonaises prestigieuses pour la mode Lolita, comme Angelic Pretty et Baby the Stars Shine Bright, qui ont des pièces pour environ 250€, comme également de petites boutiques facile d’accès (généralement sur Ebay). C’est de l’investissement mais aussi du plaisir.

Je ne regrette en rien ma décision car j’ose de plus en plus, et je suis de plus en plus déterminée sur celle que je suis et que je veux être. Même si ça peut-être difficile à cause du regard d’autrui parfois lourd à porter, ça ne m’a jamais vraiment atteint car je me suis de toute façon toujours sentie de côté. On me pense immature, mais les gens oublient souvent que je travaille, fais mes courses, vis par mes propres moyens, et fais toutes les choses comme tout le monde. Pour le travail, il existe des entreprises assez ouvertes et favorables, d’autres où il faut mentir sur son apparence. Rien ne coute d’avoir une tenue professionnelle ainsi qu’une perruque réaliste, avec un maquillage sobre. Le travail c’est le travail.

Mais bon, voilà maintenant 7 ans que j’adopte vraiment ce look décalé, et jamais je n’ai pensé l’arrêter.
»


Témoignage de Chloé (20 ans - Lolita) : « J’ai adopté le style Lolita depuis 5 ans maintenant. Je l’ai découvert sur Internet tout bêtement. A cette époque je n’étais pas du tout féminine, je ne portais quasiment que du noir et je ne m’assumais pas trop : j’étais hyper timide. Ce qui m’a plu dans le Lolita était à l’opposé de ce que j’étais : de beaux vêtements, de beaux tissus, des choses très fleuries et colorées, un style vraiment mignon et féminin… Grâce à ce style je suis devenue une tout autre personne : une vraie révélation ! J’aimais déjà la culture japonaise de base mais la mode japonaise alternative est ce que je préfère le plus maintenant ! 

Au quotidien je dirais que c’est un certain budget, mis pas quelque chose de dingue que personne ne pourrait s’offrir ! Pour moi c’est une passion comme une autre. C’est comme si je faisais des virées en montagne le week-end pour faire du vélo : ça me coûterait la même chose au final. Mais ça dépends des Lolitas. De base c’est plus cher que des vêtements basiques. Une pièce neuve est plutôt considérée au même prix qu’une robe de soirée. Mais moi je préfère les anciennes collections donc ça me coûte largement moins cher. Je dirais que je peux dépenser entre 50€ et 200€ par mois, pas forcément tous les mois, et je ne travaille pas. SI je travaillais je m permettrais sûrement plus ! Par contre, dès que je vois une occasion en or, que je sais que c’est une chance à ne pas laisser passer, je craque ! Mais c’est un investissement car je sais que je pourrais toujours revendre mes robes un jour, sans qu’elles perdent beaucoup de valeur. Ça permet de déculpabiliser. 

Je ne regrette absolument pas d’être entrée dans ce monde là. Ce n’est pas juste un style vestimentaire, c’est une vraie communauté qui m’a fait rencontrer des personnes incroyables. La plupart de mes amies sont Lolitas et j’en suis très heureuse. En les fréquentant j’ai appris à être moins renfermée, moins timide, et ça a comme donné une épice de plus à ma vie ! »



Témoignage de Lei (19 ans – Fairy Kei) : « J’ai débuté le Fairy Kei en 2011 mais je ne me considère comme tel que depuis 2012 : 2011 était une sorte de période transitoire pour moi. Je connaissais déjà le Lolita, mais au final le Fairy Kei est devenu l’amour de ma vie : plus facile à porter, moins cher, moins contraignant, plus street simplement, et je m’y sens plus à l’aise.

Comment c’est de vivre comme ça au quotidien ? Et bien, c’est simplement vivre en étant soi-même et c’est ce que je veux. Bien sûr, cela veut également dire assumer face aux regards, aux critiques ; parfois ça m’énerve, ou ça me décourage, mais au final je passe au dessus car je porte mon style pour moi. Depuis peu, je suis contrainte de m’habiller « comme tout le monde » et avec le recul, je me rends compte que m’habiller comme ça tous les jours, ça me rends simplement heureuse, ça rajoute des paillettes à ma journée. 

Est-ce que ça coûte cher ? Oui et non. Je trouve que le Fairy Kei ne coûte vraiment pas cher en comparaison avec plein d’autres styles, d’autant plus qu’il y a moyen de trouver des items peu chers dans les magasins lambda en France. Après, bien sûr, tout dépends de ce que l’on veut et il existe bien entendu différentes marques plus ou moins chères, et même quand ce n’est pas particulièrement cher, cela grimpe vite ! 

Je n’ai jamais eu envie d’arrêter le Fairy Kei : je me sens tellement bien dans ces habits que la question ne se pose même pas. Bien sûr, je fais des pauses des fois, ou je ressens le besoin de me renouveler, d’adapter mon style ou bien de ne plus pouvoir le porter tout le temps mais je n’ai jamais ressenti l’envie d’arrêter totalement. »


Témoignage de Lys (20 ans – Lolita) : « J’ai fait quelques essais de Fairy Kei, mais je me sens beaucoup plus à l’aise en Lolita. J’ai cousu ma première robe il y a 7 ans avec l’aide de ma Mamie. Le Japon et son univers m’ont toujours passionnée, depuis ma plus tendre enfance. C’était donc dans l’ordre des choses que d’adopter des styles venant de ce pays. Il y a quelques années j’avais un travail, donc je pouvais me permettre de me faire totalement plaisir et de craquer tous les mois pour plusieurs pièces de marques. Mais maintenant que je me prépare pour des études supérieures onéreuses, je ne peux plus me permettre de dépenser autant pour des vêtements, surtout qu’à côté de ça j’ai plusieurs adorables furets qui me coûtent une petite fortune. Mais sinon, quand on achète de la seconde main et qu’on se débrouille, on peut avoir de belles pièces de marques pour un prix raisonnable. J’ai aussi quelques pièces de chez Bodyline que je porte sans occasion particulière pour ne pas abîmer mes plus belles pièces. Je ne me vois pas arrêter le Lolita, je suis trop passionnée. Mais je le porte uniquement aux occasions (meetings, shooting photos) maintenant, car je passe beaucoup de temps à faire du bénévolat dans plusieurs associations animalières, ce qui me vaut de porter des vêtements « moches et confortables » pour cette activité. Je te laisse imaginer ce que ça pourrait donner du Lolita dans un chenil… Comment les inconnus me perçoivent ? Hum, dans la rue il y a plusieurs types de personnes et de réactions. Il y a, malheureusement, les agressions physiques dont j’ai été victime plus d’une fois (mais j’ai suivi des formations d’auto défense donc je ne risque pas grand-chose) ; il y a les insultes aussi. Mais dans tout ça se trouvent quelques rares personnes qui sont surprises et curieuses d’en apprendre un peu plus : elles posent alors pas mal de questions afin de savoir ce que c’est, d’où ça vient et pourquoi je le porte. Personnellement les avis extérieurs ne me touchent absolument pas, car je ne vis pas pour les autres mais pour moi. En passant, j’ai une page de modèle : Lys Modèle Photo. »


Témoignage d'Océane (16 ans - Lolita/Fairy Kei) : « Tout à commencé en 2010 : en faisant des recherches d'images de mangas sur internet, j'ai découvert les styles japonais, et en particulier le Decora. Ayant toujours aimé tout ce qui était enfantin et mignon, j'ai tout de suite craqué. Mais je pensais que c'était impossible de le porter en France, que c'était trop cher et de plus, j'étais assez jeune... Je me contentais de m'habiller comme tout le monde, mais je ne me sentais pas bien ma peau. Alors en 2011, j'ai commencé à porter des vêtements de plus en plus colorés et à m'affirmer dans le Decora. Malheureusement, dans mon collège, les styles originaux n'étaient pas les bienvenus et je me faisais insulter, bousculer, on m'envoyait des cailloux, on me prenait en photo pour me mettre sur Facebook... Je n'ai pas baissé les bras et j'ai continué d'évoluer dans mon style.

En 2012, mes parents m'ont offert ma première robe Lolita, ce qui a été le coup de foudre. Je la portais tous les week-ends, et c'est ainsi que je suis rentrée dans l'univers du Lolita, que j'ai d'ailleurs porté très longtemps toute seule sans connaître d'autres personnes le portant également. Je suis très reconnaissante envers de style : étant quelqu'un de très timide et d'anxieux, il m'a permis de prendre confiance en moi, d'accepter les critiques, de pouvoir enfin me trouver jolie et féminine en me regardant dans le miroir, et surtout, il m'a ouvert l'esprit et m'a permis d'exprimer ma créativité. 

Bien sûr, il y a quelques côtés négatifs, tel que les insultes, les critiques, ou encore le prix qui est assez élevé bien que l'on puisse trouver de jolies robes pour un prix assez abordable sur certains sites (environ 40 euros)... Mais le Lolita m'a tellement apporté dans ma vie que je ne regrette en rien d'avoir adopté ce style. De plus, voir le sourire des passants lorsqu'ils voient toutes ces couleurs me donne la force de continuer. 

Aujourd'hui, je suis au lycée et je continue de m'habiller ainsi, c'est-à-dire en inspiration Fairy Kei la plupart du temps, et parfois en casual Lolita : je ne porte jamais de noir ou de pantalons. J'espère pouvoir continuer à porter ce style le plus longtemps possible, et pour l'instant, j'en profite à fond. »


Témoignage de Lola (17 ans - Lolita) : « J'ai commencé à porter du Lolita quand j'avais 13 ans. J'ai découvert le style via les forums et les collaborations Pullip x Angelic Pretty. Je ne me sentais pas très bien au lycée (comme beaucoup) et découvrir un nouvel univers me fascinait vraiment, surtout qu'il y avait beaucoup plus âgées donc très ouvertes ; quand je rentrais du lycée j'allais sur les groupes Lolita et je lisais ce qu'elles disaient... ça me mettais vraiment de bonne humeur. Quand je porte du Lolita, je me sens définitivement bien.

Dans le Lolita il y a deux choses principales qui peuvent attirer je pense : le style en lui même (prendre du temps pour bien s'habiller, rechercher l'harmonie, prendre soin de soi, porter un style différent de celui "commun", l'époque victorienne..., etc...) et la communauté autour (certaines personnes n'aiment pas du tout l'idée de communauté mais d'autres sont heureuses de rencontrer d'autres gens généralement ouverts et qui ont les mêmes intérêts, et il y a une grande diversité dans les tenues, c'est assez génial). 

Sinon, comme je suis toujours jeune (je ne gagne pas d'argent par moi-même et mes goûts changent potentiellement vite) je dépense peu d'argent dans le Lolita. Je cherche des habits sympas le moins chers possibles. Parfois j'achète de la seconde main et je disais que seulement une fois tous les 6 mois je m'achète une pièce vraiment « Lolita ». Je trouve ça plus amusant de mélanger des habits/accessoires qui viennent de plein d'endroits différents.

Découvrir le Lolita est une des meilleures choses qui me soit arrivé donc je n'ai pas de regret ! J'ai appris plein de choses au niveau social, rencontré des personnes de plein d'endroits, d'âges, de styles différents. J'ai eu des nouvelles inspirations et plus d'ouverture d'esprit. Au niveau international, ça m'a même fait être accueillie dans une famille adorable aux USA : la fille a vu que j'étais Lolita dans ma fiche de présentation (via un organisme) et a voulu que je devienne sa correspondante. »

DIY#1 : Comment réaliser un tableau personnalisé ?



Matériel nécessaire :
- des magazines
- un cadre en bois
- de la peinture acrylique
- une feuille décopatch
- des sequins
- une paire de ciseaux
- de la colle forte
- une pince à épiler

1. Pour commencer, il vous faut découper une image dans un magazine. Pour ma part j'ai choisi un magazine de mode (parce qu'en fait je n'ai que ça chez moi) mais ça peut-être sur tout et n'importe quoi. L'essentiel c'est ce que ce soit une image qui vous plaise et qui vous semble original.


2. Ensuite, retirez l'arrière du cadre ainsi que la vitre pour pouvoir le peindre. Je recommande l'acrylique car c'est moins cher, ça nécessite moins d'eau et ça couvre bien le bois. Sachant que je n'allais probablement pas me resservir de cette couleur, j'ai misé sur les mini-tubes de la marque Maildor (20mL) et je n'ai pas été déçue. Ils ont un très bon rapport qualité prix (de 1 à 2 euros le tube, selon le magasin), et contiennent largement assez de matière pour peindre entièrement un cadre de taille moyenne, et même pour passer une deuxième couche si besoin. 


3. Pendant que la peinture sèche (comptez minimum 1 heure), servez vous de l'arrière du cadre pour découper la feuille décopatch à la bonne taille. N'ayez pas peur de tailler un peu grand : il vaut mieux recouper plus tard si besoin, plutôt que de se rendre compte que l'on a coupé trop petit et qu'il faut tout recommencer. Ensuite, prenez un petit peu de colle, et collez votre image au milieu de la feuille décopatch. Ainsi, elle restera bien centrée une fois dans le cadre. 


4. Une fois le cadre bien sec et l'image mise à l'intérieur, vous pouvez passer à la décoration. Pour ma part j'ai choisi des sequins car je trouvais que ça augmentais le côté rétro, mais vous pouvez choisir de coller des strass, des décorations en polyrésine, etc... Cependant, pour cette étape, je recommande impérativement de la colle qui devient transparente en séchant ! De plus, il vaut mieux utiliser une colle forte ayant une force de collage de niveau 5 : de cette manière elle adhère bien aux différents matériaux utilisés, mais elle n'est pas dangereuse car elle ne colle pas la peau ! Pour ma part j'avais acheté la colle vinylique de la marque Giotto mais en fait, je la déconseille, car bien qu'elle sèche vite et colle très efficacement, la bouteille n'est pas du tout pratique : le bec coule trop vite, bave, fait des bulles, etc...


5. Une fois la colle sèche, retirez les surplus à l'aide d'une pince à épiler. C'est une tâche relativement vite faite et facile. Et voilà, votre tableau est terminé, le tout pour environ une dizaine d'euros si vous avez acheté votre matériel dans un magasin aux tarifs moyens.

lundi 9 février 2015

Le club des petites filles mortes & Les filles mortes se ramassent au scalpel

Je voudrais vous présenter aujourd'hui mes deux livres préférés, qui sont en fait deux recueils de romans fantastiques pour adultes : "Le club des petites filles mortes" et "Les filles mortes se ramassent au scalpel". A eux deux, ils représentent "l'Intégrale des romans fantastiques" d'Anne Duguël, signant également sous le pseudonyme de Gudule. 

Comme le sous-entendent leurs noms, ce sont des recueils d'horreur. Ils contiennent chacun huit romans d'un peu moins d'une centaine de pages. 


Le club des petites filles mortes :
- Dancing Lolita
- Entre chien et louve
- Gargouille
- La Petite Fille aux araignées
- Mon âme est une porcherie
- La Baby-Sitter
- Repas éternel


Les filles mortes se ramassent au scalpel :
- Poison
- L'innocence du papillon
- Un amour aveuglant
- L'Asile de la mariée
- Bloody Mary's baby
- Petit théâtre de brouillard
- Géronima Hopkins attends le Père Noël
- Les transfuges de l'enfer

Ces romans fonctionnent comme des nouvelles : un récit prenant, amenant les éléments de l'intrigue au fur et à mesure sans pour autant laisser un instant de répit ; et puis une chute, un dénouement.

On se retrouve plongé dans un univers surréaliste, limite cauchemardesque, dans lequel on assiste petit à petit, impuissant, à un drame souvent atroce. La plupart du temps les personnages sont à la fois victimes et bourreaux, ou même acteurs de leur propre décadence, le tout dans un monde glauque, malsain, empreint de sadisme, de cruauté et de perversion. Il y a également quelques scènes bien gores qui satisferont les plus tordus des lecteurs.

L'accent est souvent mis sur la psychologie des personnages. Le processus du glissement dans la folie (ou dans la dépression) est d'une certaine manière particulièrement bien détaillé. A travers ses romans, Gudule décortique les rouages des cerveaux dérangés de ses protagonistes. Il y a d'ailleurs la plupart du temps un parallèle entre l'aliénation des personnages et l'univers banal et insignifiant de la vie quotidienne. 

Ces recueils abordent des thèmes récurrents, comme par exemple l'enfance. Les principaux protagonistes sont effectivement la plupart du temps des enfants (et plus généralement des petites filles) privés de leur innocence par les grandes personnes et leur monde corrompu et répugnant. Ils deviennent alors eux-mêmes acteurs de faits effrayants, accablants, voire monstrueux. Une autre thématique importante est la sexualité, dépeinte de manière excessive et perverse, qui contribue grandement au registre de l'horreur.


La qualité des histoires peut-être variable mais elles sont toujours captivantes, et à chaque fois que je posais mon livre je mourrais d'envie de reprendre ma lecture. "L'intégrale des romans fantastiques" est une pure merveille : des histoires passionnantes, pleines d'originalité et empreintes d'un délicieux humour noir. Le style de l'auteur est extrêmement agréable à lire, dépeignant des histoires horribles avec une innocence et une simplicité parfois déconcertantes.

dimanche 1 février 2015

The Binding of Isaac Rebirth

Il y a quelques temps j'ai découvert par le biais d'un ami un nouveau jeu vidéo : "The Binding of Isaac Rebirth". Sorti en novembre 2014 et développé par Nicalis, Inc. et Edmund McMillen, il s'agit de la deuxième version (une refonte en quelque sorte) d'un jeu sorti en 2011 du nom de "The Binding of Isaac". Les critiques de ce jeu sont majoritairement positives et je trouve moi-même qu'il est assez addictif. En gros, quoi que c'est que ça ?


"The Binding of Isaac Rebirth" est un RPG d'action en 2D dans lequel on incarne un petit garçon, Isaac, afin qu'il survive face à toutes les sortes d'ennemis étranges (monstres, fantômes, araignées, zombies...) se trouvant dans sa cave. Il s'agit d'un Rogue-like, c'est-à-dire que l'on explore des salles générées aléatoirement, divisées en plusieurs niveaux se terminant par un boss final. Au cours de cette aventure, on récupère des objets et des pilules qui augmentent (ou non) nos chances de survies. La liste de tous les objets du jeu est d'ailleurs disponible ici : Objets The Binding of Isaac Rebirth . Ce site est très utile car il est quasiment impossible de se rappeler de tous les items disponibles.

Graphiquement, les développeurs ont insisté sur le coté rétro, avec de gros pixels et une esthétique très simplifiée (contours apparents, dessins enfantins, etc...). Malgré tout, les mouvements et les déplacements sont fluides et agréables à regarder.





Au niveau de la bande son, elle est relativement simple mais correspond tout à fait à l'ambiance du jeu en contribuant au coté creepy. Cependant elle est parfois un peu trop répétitive et elle peut devenir énervante.

Ensuite, au niveau du gameplay, c'est relativement simple. Les touches ZQSD pour se déplacer, et les flèches du clavier pour les attaques. On peut avoir également besoin d'autres touches pour par exemple poser des bombes ou utiliser certains objets mais ça reste occasionnel. La difficulté peut être changée de normal à hardcore, bien que je trouve que le niveau normal est déjà compliqué. D'une manière générale, le fait que ce jeu soit un Rogue-like apporte une infinités de combinaisons possible, et pour une même partie "normale" on peut réaliser un niveau extrêmement simple à la suite d'un niveau où l'on a failli mourir une bonne quinzaine de fois. 

Ce jeu n'est disponible qu'en anglais. Il se joue sur la plateforme Steam sur laquelle il coûte environ 15€. Je le trouve personnellement particulièrement rentable, car on peut y passer de nombreuses heures en ayant affaire à un jeu en constante évolution.


Interview d'Insanity Doll

Aujourd'hui j'aimerais vous parler d'un sujet qui me tiens particulièrement à cœur puisque c'est l'une des principales raisons qui m'ont poussé à me lancer dans le monde de la mode : le modelling alternatif. J'ai donc décidé de vous présenter quelques unes des modèles dont j'apprécie le travail, et il me fallait évidemment commencer par Insanity Doll.

J'ai découvert son travail il y a un peu plus d'un an au détour d'une page dédiée à la mode alternative. C'était une photo du shoot "Fight" (voir son Book 2013) mené par son ami Kok Leng. J'ai eu un véritable coup de cœur pour son univers, mêlant à chaque fois divers styles tant au niveau des tenues et des makeups que de la mise en scène et de l'ambiance de ses photos. Je l'admire énormément. J'ai donc pris mon courage à deux mains et je suis allée lui demander une petite interview.


Helvegen : Tu as commencé le modelling très jeune (à 16 ans je crois), est-ce que c'est tout de suite devenu une passion ?

Insanity Doll : Oui effectivement j'ai commencé en juin 2012, j'avais 16 ans. Ça a été un total hasard, puisque au départ c'était juste une journée au jardin des Tuileries avec des amis. Des photographes que mes amis connaissaient nous ont rejoints, et on a commencé à prendre la pose. Je me suis prêté au jeu et ça m'a tout de suite plu ; j'avais déjà l'habitude de faire des autoportraits, et le monde de la photo m'intéressait pas mal. J'ai lié des amitiés avec certains des photographes, qui m'ont proposé de faire d'autres séances, et c'est devenu immédiatement addictif pour moi.

H : Comment s'est passé ton premier shooting ? Etais-tu à l'aise devant l'appareil ou est-ce qu'il t'a fallu du temps avant de t'habituer ?

I D : Mon premier "vrai" shooting était effectivement un peu stressant, parce que je ne connaissais pas le photographe. C'était Fabrice Dang en l'occurrence, une personne adorable avec un univers bien à lui, qui sait ce qu'il veut et comment diriger. Il a su me donner les conseils qu'il fallait pour que je m'améliore. Mais c'est toujours un peu angoissant, quand on rencontre un photographe pour la première fois, de poser devant lui, car cela ne se résume pas à simplement faire des poses devant l'appareil : chaque pose, chaque regard, chaque geste, traduit et conduit des choses de nous, et dévoile qui on est. C'est une sorte de mise à nu. Au bout d'un temps on s'y fait, mais j'avoue qu'après deux ans à poser j'ai toujours quelques minutes de réticence lors d'un premier shooting.

H : Comment trouves-tu les idées pour tes shootings ? T'arrives-t-il d'avoir des "pannes d'inspiration" ?

I D : Mes idées viennent d'un peu partout, mais notamment pas mal de ma garde robe. Chaque vêtement que j'achète va me suggérer un ou plusieurs personnages capables de porter le vêtement. Ma seconde grosse source d'inspiration, ce sont les photos que je garde dans un dossier spécial de mon pc ; j’en ai pas loin de 800 à l'heure actuelle, et je les parcoure de temps à autres pour voir si de nouvelles idées naissent de tel ou tel détail. Je note tout sur un texte (la tenue, l'attitude, le maquillage, les cheveux) et je modifie si besoin après. Il ne m'arrive jamais d'avoir de pannes à proprement parler, puisque j'ai plus de 50 projets à faire, mais il arrive par contre que je ne sache pas lequel choisir ou lequel confier à un nouveau photographe. Il faut aussi que ça s'accorde à la météo et au lieu (urbex, extérieur, studio..).

H : Est-ce que tu pense que ta personnalité se transmet dans tes photos ? Y a-t-il des photos qui te correspondent plus que d'autres, au niveau de l'univers, où est-ce que tes shoots révèlent des faces différentes de ta personnalité ? (je fais par exemple référence au shoot "Innocence").

I D : Comme je l'ai dit plus haut, prendre la pose, c'est se mettre partiellement à nu, parce qu'on incarne tout de même des parties de soi même et que nos attitudes trahissent qui on est. Je pense que j'ai une personnalité à la fois très complexe et "variée", j'aime en même temps les ambiances très glauques, les regards durs, et les ambiances douces, les détails très mignons, le genre un peu "poupée". Donc il y a les séances qui révèlent mon côté dure et je-m'en-foutiste, et d'autres qui montrent mon côté doux. Le premier protège l'autre dans la vraie vie.

H : Est-ce qu'il y a des univers que tu n’as pas encore exploré mais que tu aurais envie de tenter ?

I D : Non je ne crois pas, je fais un peu le tour de plein de choses, mon univers continu à évoluer petit à petit au fil de ce que je vois, vis et fait. De toute manière, on ne cesse de changer d'une manière ou d'une autre. Je pense pouvoir encore bien surprendre avec les thèmes à venir.

H : Est-ce qu'il y a des modèles que tu admires, ou que tu apprécies particulièrement ? Pour quelles raisons ?

I D : Oui, il y a notamment Dani Divine, Starfucked, Peko Peko, Razor Candi, et beaucoup d'autres ; toutes ces filles sont belles, ont de la prestance, et elles m'inspirent beaucoup. Surtout Dani. J'adore cette fille, il se dégage d'elle quelque chose de fascinant je trouve.

H : Comment ressens-tu le fait qu'il y a des gens qui t'admirent, qui te considèrent comme un modèle ou un idéal féminin ? Est-ce que tu t'attendais à un tel succès étant plus jeune, et en commençant le modelling ?

I D : Ca me fait et me fera toujours bizarre je pense ; quand j'étais plus jeune je ne m'attendais pas à ça, c'était déjà énorme pour moi d'avoir 500 likes sur ma page, alors 10.000 ... et quand les gens viennent me témoigner leur admiration, ou le fait qu'ils me considèrent comme un / leur modèle, ça me fait vraiment plaisir et en même temps j'avoue ne pas savoir où me mettre car j'ai toujours été assez mal à l'aise face aux compliments. Je me dis qu'il y a quelques années c'était moi qui admirait les modèles, et allait les saluer en convention, prendre une photo avec etc. Maintenant c'est moi qu'on arrête en convention, parfois même dans la rue, pour me dire "mais je te connais, tu es Insanity, j'aime ce que tu fais !". Pour autant le "succès" ne m'a pas changé, même s'il a fallu qu'au fil du temps j'apprenne à mettre la barrière entre mon côté modèle, personnage public, et mon côté privé. Certains digèrent assez mal cette frontière, que finalement je dresse pour mon bien.

H : T'est-il déjà arrivé que certains shoots se déroulent très mal ? Pas du tout comme c'était prévu ? As-tu déjà eu des problèmes avec des photographes mal intentionnés ?

I D : Oui ça m'est arrivé, malheureusement. Il y en a eu un qui a tenté d'avoir une relation sexuelle avec moi, il m'avait fait boire (l'alcool a pour effet de m'endormir) ; un autre a décidé au dernier moment de ma tenue, et m'a dirigée de A à Z sur toute la séance, expressions du visage comprises. La catastrophe. Sur l'appareil je ne voyais pas bien ce que ça rendait, et c'est le jour où j'ai eu les tirages grand format qu'il a fallu que je lui fasse annuler le contrat et la publication, car les photos étaient tellement vulgaires qu'on aurait pu les trouver dans un magazine porno de bas étage. C'est probablement la seule fois où j'ai eu vraiment honte en regardant mes photos. Il y a bon nombre d'autres mal intentionnés, mais je les ai évités (avec le temps, on apprend à cerner les petites phrases, mots et attitudes qui trahissent leurs intentions).

H : Kok Leng est, je pense, un des photographes avec qui tu as fait le plus de photos. Comment vous-êtes vous rencontrés ? Quel a été votre premier shoot ensemble ? Qu'est-ce qui te plaît dans son univers photographique ?

I D : A ce jour, Kok Leng et moi avons fait 47 séances ; nous nous sommes rencontrés il y a un an et demi, quand j'ai passé une annonce sur mon Facebook, disant que j'étais libre pour faire une séance photo (en l'occurrence celle sur les rails abandonnés, avec une tunique et des rangers). Ca a direct collé entre nous, et de ce fait on a organisé rapidement d'autres séances. On a appris à se connaître au fil du temps, à anticiper ce que l'autre a en tête, il est devenu un de mes meilleurs amis, et au niveau photographique on aime dire que nous sommes un duo de choc. Ce qui me plaît avec lui, c'est qu'il est comme moi : il se diversifie, chaque séance est différente, sa retouche et l'ambiance des photos n'est jamais la même entre deux séances.

H : Tu fais des shoots rémunérés, du nail art et tu es actuellement en formation de tatoueuse. A terme, penses-tu vivre de toutes ces passions où veux-tu seulement les garder en complément d'une autre activité professionnelle ?

I D : Les shootings rémunérés étaient pour compléter mon travail de serveuse, ça arrondissait un peu le mois, et ça m'a permis de mettre de côté ; le nail art ne m'a pas rapporté d'argent, je le garde en loisir pour me créer de beaux ongles. En somme, je vais continuer la photo à titre purement "personnel", peut être avec de nouveaux photographes puisque je change de région, mais le tatouage sera ma seule activité professionnelle.




Liens :

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